L'Organisation mondiale de la Santé (OMS) a entrepris mercredi à Budapest de mettre sur pied un plan d'action contre les maladies liées à l'environnement qui, selon une étude récente, tuent chaque année 5 millions d'enfants dans le monde.
En Europe et en Asie centrale, plus de 100.000 décès prématurés d'enfants par an sont attribuables aux effets à long terme de la pollution atmosphérique, en particulier aux particules émises par les moteurs diesel et à l'ozone, selon cette étude présentée lors d'une conférence régionale de l'OMS à laquelle participent jusqu'à vendredi 1.000 délégués de 52 pays.Un décès d'enfant ou d'adolescent sur trois en Europe et en Asie centrale sont liés à la diffusion de polluants dans les sols, dans l'eau et dans l'air, à leur accumulation dans l'alimentation et à leur présence dans de nombreux produits de consommation courante, estime l'OMS.
"La santé publique, telle que nous la connaissons, est en train d'être redéfinie et les facteurs environnementaux deviennent de plus en plus importants", a déclaré le directeur-général-adjoint de l'organisation, Kerstin Leitner, lors d'une conférence de presse.
"Ces facteurs sont particulièrement importants pour les enfants car nous savons que la santé d'un adulte est largement déterminée dans son enfance", a-t-il ajouté.
Ainsi, plusieurs hôpitaux européens utilisent des matériels en plastique PVC extrêmement toxiques, notamment dans des services pour prématurés et nouveaux-nés, affirme un autre rapport publié par un réseau d'ONG à la conférence.
L'étude du "Health care without harm" ("Pour des soins de santé inoffensifs") est fondée sur des matériels que cette organisation non-gouvernementale affirme avoir testés en avril dans des hôpitaux de sept pays européens (Autriche, République tchèque, France, Allemagne, Pologne, Espagne et Suède).
Sur les 48 matériels testés, 39 étaient en PVC et contenaient des phtalates, un groupe de substances déjà testées sur des animaux et considérées comme toxiques pour la reproduction ou à l'origine de malformations, voire cancérigènes pour certaines d'entre elles.
"Health care without harm", dont le siège est à Washington qui affirme regrouper 375 groupes et associations dans 40 pays, rappelle que l'Union européenne (UE) a déjà interdit les phtalates dans certains jouets et dans les produits de beauté.
L'ONG accuse l'industrie chimique de bloquer les efforts de l'UE pour étendre cette interdiction aux matériels médicaux lorsqu'il existe déjà une alternative sur le marché.
Le ministre hongrois de l'Envrionnement, Miklos Persanyi, a suggéré de faire payer les industries polluantes mettant en danger la santé des enfants.
"Les pollueurs doivent être les payeurs ou alors c'est nous qui paierons le prix", a-t-il déclaré. "De nombreux industriels pensent que les coûts liés à l'environnement constituent des dépenses somptuaires rognant leur compétitivité", a-t-il ajouté. "Je puis leur assurer que ces sommes sont investies à bon escient dans la santé de nos enfants".
Source: AFP Budapest