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mardi 18 août 2009

L'autosuffisance alimentaire de l'Asie en question

En 2050, le continent le plus peuplé de la planète pourrait importer le quart de sa consommation de riz si l'agriculture irriguée continue de gaspiller les ressources en eau.

Si des réformes majeures dans la gestion de l'eau et de l'irrigation ne sont pas engagées rapidement en Asie, la plupart des pays devront importer un quart du riz et du blé dont ils auront besoin en 2050. C'est le principal message du rapport que l'Institut international de la gestion de l'eau (IWMI) présente mardi matin à la Semaine de l'eau organisée à Stockholm (Suède). Le continent compte actuellement 4,2 milliards d'habitants et il aura alors 2,5 milliards de nouvelles bouches à nourrir. La demande asiatique d'alimentation humaine et animale devrait doubler dans les quarante prochaines années.

L'irrigation tient une place centrale dans l'agriculture asiatique. Un tiers des surfaces agricoles (34 %) sont irriguées en Asie contre seulement 8 % en Europe et 10 % en Amérique du Nord. Le riz et indirectement l'eau sont la principale ressource alimentaire de la Chine (1,3 milliard d'habitants) et de l'Inde (1,1 milliard).

Les limites de la «révolution verte»

Dans ces deux pays où la culture du riz irrigué a permis l'autosuffisance alimentaire à partir des années 1970, les recettes de la «révolution verte» (irrigation, engrais, semences à haut rendement) sont en train de montrer leurs limites. Les nappes phréatiques sont polluées et leur niveau est descendu de façon dramatique au cours des dernières années.

La suite sur : Le Figaro.fr

Inde : Secheresse historique

Le premier ministre indien, Manmohan Singh, a convoqué, lundi 17 août, l'ensemble des chefs de gouvernement régionaux pour une réunion de crise sur la sécheresse qui frappe le pays. Le département météorologique indien a indiqué, le 13 août, que les précipitations, étaient inférieures de 29 % à la normale saisonnière. Sur les 626 districts que compte l'Inde, 177 sont touchés par une sécheresse, qui pourrait être la plus importante de ces vingt dernières années si les précipitations n'augmentent dans les prochaines semaines. Le pays reçoit 90 % de ses pluies lors de la mousson, qui s'étale de juin à septembre.

La chaîne de télévision CNN-IBN rapporte que, dans l'Etat du Bihar, des paysans armés de fusils protègent leurs sources d'irrigation et surveillent les canaux pour empêcher que leurs cours ne soient détournés vers d'autres exploitations. Dans le district de Bundelkhand, l'un des plus pauvres du pays, situé dans l'Uttar Pradesh, des familles entières de paysans ont commencé à quitter leurs terres pour rejoindre New Delhi.

Avec des canaux quasiment à sec, les agriculteurs ont massivement recours à l'eau des nappes phréatiques. Mais l'usage des pompes à eau, réservé aux plus aisés, s'avère trop coûteux dans certains cas, la vente de maigres récoltes ne permettant pas de couvrir les dépenses en kérosène ou en diesel. Le ministre indien de l'agriculture, Sharad Pawar, a laissé entendre que le gouvernement subventionnerait les tarifs de l'essence, pour "sauver les plantations existantes".

Neuf Etats sont affectés par la sécheresse. Le Bihar, parmi les plus touchés, a demandé 3,3 milliards d'euros d'aide au gouvernement pour faire face. Un comité national de gestion de crise, dirigé par le ministre de l'économie Pranab Mukherjee et comprenant dix de ses collègues, a été mis sur pied.

Le premier ministre a promis d'accorder un délai supplémentaire aux agriculteurs qui doivent rembourser des emprunts contractés auprès d'établissements publics et de contribuer à une partie de la charge de leurs dettes. Mais les paysans sont encore nombreux à emprunter auprès d'usuriers peu scrupuleux et l'absence de récolte peut conduire à des drames. Plusieurs cas de suicides de paysans ruinés et endettés ont déjà été recensés dans l'Andhra Pradesh, au sud du pays, depuis le début de la sécheresse.

Même si les mesures d'urgence sont nécessaires, de nombreux analystes plaident pour la mise en oeuvre de réformes structurelles. Car les agriculteurs ne bénéficieront que d'une partie des milliards de roupies dépensés pour leur venir en aide. Dans un livre au titre évocateur (Tout le monde aime une bonne sécheresse), publié en 1996, le journaliste Palagummi Sainath a montré comment les programmes d'aide aux victimes de la sécheresse sont minés par la corruption.

"Le comité de gestion de crise doit résoudre les problèmes immédiats, mais aussi concevoir un plan à long terme qui permette de faire face aux défis posés par la sécheresse", explique Monkombu Sambasivan Swaminathan, directeur de la commission nationale des fermiers. Cet ingénieur agronome préconise la culture de patates douces ou de variétés de maïs moins gourmandes en eau, ainsi que la construction de bassins dans chaque village, pour récolter une eau de pluie d'autant plus précieuse que les nappes phréatiques, surexploitées, sont menacées d'épuisement.

La sécheresse renforce les difficultés d'un secteur agricole déjà en crise. Sa croissance - de 4,9 % lors de l'année fiscale 2007-2008 - est retombée à 1,6 % en 2008-2009. Même s'il ne contribue plus qu'à hauteur de 17 % au produit national brut indien, contre 55 % en 1950, ce secteur continue de faire vivre 60 % de la population.

Le ministre de l'agriculture a demandé aux Etats d'engager sans attendre des travaux d'infrastructures, comme la construction de réservoirs d'eau ou de réseaux d'irrigation, afin de donner du travail aux ouvriers agricoles. Le plan de garantie de l'emploi rural, financé par le gouvernement, assure un minimum de cent jours de travail aux habitants des campagnes.Avec 51 millions de tonnes de réserves de blé et de riz, les autorités indiennes ne craignent pas de pénurie alimentaire. Le gouvernement envisage cependant d'interdire les exportations de blé et de riz non basmati. Le système de distribution public propose déjà des denrées alimentaires de base, à prix réduits, aux habitants qui vivent sous le seuil de pauvreté. Mais le programme, gangrené par la corruption, n'assure pas une alimentation suffisante à ceux qui en ont le plus besoin. Les produits sont revendus au marché noir, et des centaines d'Indiens continuent de mourir de faim chaque année.

La situation pourrait s'aggraver si les prix des denrées alimentaires continuaient d'augmenter, après une hausse de plus de 10 % enregistrée depuis juin 2008. Les prix des pommes de terre, des lentilles et du sucre ont même augmenté de plus de 30 % depuis juin 2009. "Tous les efforts seront faits pour contrôler la hausse des prix des céréales, des légumes et autres produits de consommation courante", a assuré le premier ministre

Source : Julien Bouissou, LeMonde.fr

jeudi 16 juillet 2009

Californie : Eviter la Faillite

Le Parlement de l’Etat peine à réduire un déficit approchant les 25 milliards de dollars.

Des missions impossibles, Arnold Schwarzenegger, l’ex-Terminator des écrans hollywoodiens, en a vu d’autres. Mais, cette fois, la partie se joue dans un monde réel… Et elle s’annonce serrée. L’enjeu ? Eviter la faillite de l’Etat de Californie, dont le républicain modéré «Schwarzy» est gouverneur depuis 2003. Témoin du désastre auquel est confronté cet Etat : un compteur du déficit public placé près du bureau de Schwarzy au Capitole de Sacramento.

Certes, depuis janvier, des progrès ont été réalisés. Au compteur, la vitesse de croisière du déficit californien n’est plus de 500 dollars (355 euros) la seconde, comme au début de l’année, mais elle oscille entre 300 et 350 dollars. Trop. Beaucoup trop pour les finances de cet Etat aussi grand que l’Italie. A tel point que tout est désormais bloqué du côté du Parlement local. Là où démocrates (majoritaires) et républicains sont censés boucler le budget de la nouvelle année fiscale.

L’exercice est d’autant plus compliqué que, contrairement au gouvernement fédéral, les Etats n’ont pas le droit d’afficher un budget déficitaire. Les démocrates sont d’accord pour diminuer les dépenses, mais à condition d’augmenter les impôts. Pas question de ponctionner encore plus le contribuable, qui s’est déjà pris 20 % de hausse fiscale sur les douze derniers mois, rétorque le camp des républicains.

Bureaux fermés. Ce n’est pas la première fois que le Parlement californien ne parvient pas à boucler son budget. Mais, cette fois, la situation atteint des sommets. Résultat ? Un «governator» qui sabre dans la plupart des dépenses publiques. Mais pas assez pour réduire à zéro un déficit qui frôle la barre des 25 milliards de dollars. «En attendant, toutes les administrations locales ont été contraintes de se serrer la ceinture, confie une économiste d’une banque française installée à San Diego. Près d’un million de Californiens qui bénéficiaient de programmes sociaux ont vu le montant des prestations diminuer.»

La plupart des bureaux des administrations ferment les trois premiers vendredis du mois. Et baissent d’autant les salaires des fonctionnaires. Près de 600 000 enfants issus de familles pauvres pourraient connaître une forte réduction des prestations sociales. Et 5 000 fonctionnaires risquent de perdre leur emploi.

La situation est d’autant plus tendue que l’administration Schwarzy ne paie plus la plupart de ses fournisseurs avec des dollars, mais avec du papier qui fait office de reconnaissance de dette… remboursée au porteur lorsque la situation budgétaire sera assainie. Comme ce fut déjà le cas il y a une vingtaine d’années.

Comment cet Etat, ce symbole du high-tech avec sa Silicon Valley et ses grandes industries, a-t-il pu en arriver là ? Par une concentration excessive de tout ce qui emporte les Etats-Unis. Hier, l’explosion de la bulle Internet ; aujourd’hui, celle de la bulle immobilière. Et son effet domino : des faillites bancaires en chaîne, une baisse de l’activité économique et, in fine, une chute de la production qui s’en suit. Avec, en prime, une inéluctable baisse des recettes fiscales, alors même que la plupart des Etats ont justement besoin d’amortir les effets de la crise en injectant des sommes astronomiques dans les (larges) tuyaux de l’économie.

Espoir volatilisé. Seulement voilà : les marges de manœuvre de la Californie sont relativement faibles. Il faudra aux élus démocrates et républicains trouver un terrain d’entente pour afficher un déficit nul. Faute de quoi, la Constitution prévoit l’interdiction aux élus de voter le moindre texte qui ne soit en relation directe avec la question budgétaire. Et c’est sans compter sur la puissance des agences de notation, qui menacent désormais de dégrader les notes de l’ex-élève modèle californien. Moody’s vient ainsi de placer sous surveillance, en vue d’un probable déclassement, les notations portant sur les obligations principales de la Californie.

Résultat, lorsque cet Etat voudra s’endetter auprès des marchés financiers, cela lui coûtera un peu plus cher qu’aujourd’hui. De quoi alourdir la part du budget consacrée au remboursement des dettes publiques. Quant à l’espoir Obama, il s’est volatilisé il y a une quinzaine de jours, quand Robert Gibbs, porte-parole de la Maison Blanche a résumé : «Nous allons continuer de suivre les défis auxquels fait face la Californie. Mais ce problème budgétaire, malheureusement, ils vont de devoir le résoudre.»

Source : 16/07/2009 Par VITTORIO DE FILIPPIS, Libération.fr

jeudi 2 juillet 2009

Le Roundup néfaste sur les hormones sexuelles

Pour une formulation vendue en magasin, dosée à un niveau 800 fois inférieur aux seuils autorisés dans certains OGM alimentaires aux Etats-Unis, le Roundup aurait un impact réel sur les hormones sexuelles. Chez l'homme, l'action des androgènes, les hormones virilisantes, serait empêchée, tandis que pour les femmes il s'agirait de l'action et la formation des œstrogènes, les hormones féminisantes, qui seraient également perturbées.

En conséquence, pour les chercheurs, il est possible de parler de '"dommages sur l'ADN des cellules humaines".

A l'origine de ce constat, on trouve de nouveau l'équipe du Pr. Gilles-Eric Séralini (1) du CRII-GEN (2), à Caen, associée pour l'occasion à celle du Pr. Chagnon de Dijon. Selon eux, ces effets expliquent des résultats d'expériences préoccupants sur l'animal et en épidémiologie humaine. A ce titre, ils demandent une révision de '… la classification des Roundup et autres herbicides à base de glyphosate (la substance active, N.D.L.R.)' pour les définir 'comme étant toxiques pour la reproduction et perturbateurs endocriniens'.

Pour les chercheurs, cet aspect de l'impact du Roundup a pour le moment été sous-estimé, les producteurs de pesticides présentant majoritairement 'des études avec le glyphosate seul, alors que le mélange commercialisé est bien plus actif'. L'étude a été publiée fin juin dans la revue scientifique internationale Toxicology par Gasnier et al.

Source : Pascal Farcy sur Univers Nature

En complément le reportage vidéo de Tf1


1- Le Pr. Gilles-Eric Séralini est notamment à l'origine d'une étude qui met en avant de sérieux risques pour la santé lors de la consommation de maïs transgénique MON 863, autorisé pour l'alimentation animale et humaine. Il a également mis en avant la toxicité du Roundup sur les cellules embryonnaires humaines.

2- Comité de Recherche et d'Information Indépendantes sur le Génie Génétique.

mardi 30 juin 2009

Royaume-Uni : pire Récession depuis 1958

La récession britannique est encore plus profonde qu'on ne le pensait jusqu'ici : les statistiques publiées mardi 30 juin indiquent que le produit intérieur brut (PIB) a connu en début d'année sa pire contraction trimestrielle depuis plus d'un demi-siècle.

Au premier trimestre, le PIB a perdu par rapport au trimestre précédent non pas 1,9 % comme précédemment estimé, mais 2,4 %, selon les chiffres définitifs de l'Office des statistiques nationales (ONS). Soit "la plus forte contraction depuis le deuxième trimestre 1958", a souligné l'institut. Sur un an, la chute du PIB atteint non pas 4,1 %, mais 4,9 %, soit le pire résultat depuis que l'ONS a commencé le calcul de cette statistique, en 1948. Les économistes s'attendaient certes à une révision à la baisse, mais cantonnée à 2,2 % sur le trimestre, et à 4,4 % sur un an. S'ils avaient anticipé la chute de l'activité dans le BTP (- 6,9 % sur le trimestre), ils avaient sous-évaluée celle des services (- 1,6 %).UNE RÉCESSION DÉBUTÉE DÈS LE DEUXIÈME TRIMESTRE 2008

Par ailleurs, les chiffres de la balance des paiements montrent que le déficit au premier trimestre s'élève à 8,54 milliards de livres (10,05 milliards d'euros), alors que les analystes tablaient sur 6,8 milliards de livres. Enfin, le PIB pour le deuxième trimestre 2008, jusqu'ici estimé stable, a en fait baissé de 0,1 %. Ce qui conduit à avancer la date de l'entrée en récession, auparavant fixée au troisième trimestre.

Ces différents chiffres renforcent les craintes d'une reprise beaucoup plus lente et difficile que prévu par le gouvernement. Ce qui ne fait pas les affaires du premier ministre, Gordon Brown, déjà affaibli par les mauvais résultats de son parti aux européennes et le récent remaniement. Alors qu'il annonçait lundi aux députés des mesures et investissements se voulant ambitieux, l'OCDE a prédit une stagnation du PIB britannique en 2010 et adressé une mise en garde contre le dérapage inquiétant des finances publiques.

Ce qu'en disent les économistes

Howard Archer, chef économiste pour le Royaume-Uni du cabinet IHS Global Insight, a jugé les données de l'ONS "choquantes". Selon lui, l'économie va alterner entre faible contraction et faible croissance jusqu'à l'an prochain, et la Banque d'Angleterre sera forcée de gonfler encore la masse monétaire (via ses rachats d'actifs), au moins jusqu'au plafond de 150 milliards de livres autorisé par le gouvernement, et de maintenir ses taux au niveau bas historique de 0,5 % jusqu'en 2010. James Knightley, d'ING, s'est voulu un peu plus optimiste : soulignant l'amélioration de la confiance des ménages britanniques, et la hausse de 0,9 % des prix immobiliers en juin, il a espéré un PIB stable ou positif au second semestre. - (Avec AFP.)

Source : LEMONDE.FR avec AFP et Reuters | 30.06.09

Les Ouragans mettent en danger les Assurances américaines

Ouragan Dean - 20 Aout 2007

Alors que la saison des ouragans commence aux États-Unis, comme chaque année les assureurs américains s’inquiètent du coût croissant de ces catastrophes naturelles. Selon EMB, cabinet conseil en actuariat implanté aux Etats-Unis et dans le monde entier, l’année 2009 risque d’être encore plus périlleuse pour les assureurs transatlantiques en raison de la crise financière qui les a rendus vulnérables.

Ainsi, un ouragan important dévastant les Etats-Unis cette année pourrait bien avoir un effet tout aussi dévastateur sur le paysage assurantiel aux Etats-Unis qui a déjà vu l’un de ces géants, AIG, mettre un genou à terre suite à la crise financière. Selon EMB, plusieurs facteurs se sont combinés pour mettre le marché US dans cette position vulnérable à l’aube de la saison 2009 des ouragans, et notamment le coût sans cesse croissant des dommages causés par les catastrophes naturelles, la concentration tout aussi croissante de population dans les zones exposées à ces catastrophes naturelles, et le niveau de capitalisation de l’assurance dommages aux Etat Unis érodé par la crise financière.

Cette dernière décennie a expérimenté une hausse vertigineuse du coût des catastrophes naturelles, avec 9 des 12 catastrophes naturelles US les plus coûteuses intervenues depuis 2004. Un exemple frappant de cette hausse est l’ouragan Ike de 2008, seulement de catégorie 2 (sur 5) lorsqu’il a touché la ville de Galveston au Texas. Malgré sa faible intensité, Ike est devenu le 3e ouragan le plus coûteux aux Etats-Unis. Ainsi l’année 2008, bien qu’aucun ouragan ayant touché la côte n’ait été supérieur à la catégorie 2, est la 4e année la plus coûteuse en catastrophes naturelles de l’histoire pour les assureurs américains.

“Les dommages causés par l’ouragan Ike l’an dernier ont pris les assureurs américains par surprise bien que l’éventualité de catastrophes naturelles majeures soit déjà prise en compte dans leurs modélisations,” précise Alice Gannon, consultante chez EMB aux Etats-Unis. “Le marché doit se préparer à faire face à des coûts toujours croissants de catastrophes naturelles – ce que certains assureurs pourraient trouver de plus en plus difficile à surmonter en raison de l’état de l’économie.”

En effet, alors que les coûts croissent, les ressources diminuent : la chute des marchés a entraîné une forte baisse des actifs investis et des revenus financiers. Il en résulte une capitalisation actuelle des assureurs IARD bien inférieure à celle de l’année dernière à la même période. L’actif net du marché de l’assurance aux Etats-Unis est inférieur de 13% par rapport à son plus haut taux en 2007. Par ailleurs, l’instabilité des marchés financiers rendra aussi plus difficile l’accès au marché des capitaux en vue d’augmentation de capital.

L’ensemble de ces facteurs font que le marché de l’assurance IARD aux Etats-Unis pourrait se trouver en grand danger dans le cas de la survenance d’un ouragan de grande ampleur du type de l’ouragan Katrina qui a touché la Nouvelle-Orléans en 2005. Il existe de plus un réel risque de liquidité dans le cas où une telle catastrophe surviendrait en raison de l’état très peu liquide du marché actuel. Selon EMB, un événement catastrophique approchant les 100 milliards de dollars de dommages pourrait entraîner l’insolvabilité de plusieurs assureurs, ou, au mieux, la fusion sous contrainte de certains d’entre eux.

Bien que le pire soit toujours possible, il faut néanmoins noter que les assureurs US spécialisés en dommages ont particulièrement mieux résisté que les autres secteurs des marchés financiers qui ont déjà été décimés par la crise financière. EMB considère que cette relative bonne tenue du marché est plus particulièrement due à l’adhésion du marché aux mesures de bonne gouvernance des risques, où AIG constitue une exception à la norme. “L’assurance et le risk management sont tellement indissociables aujourd’hui, une saine gestion des risques est rendue si indispensable à l’activité d’assurance, qu’il n’est pas rare de voir des assureurs survivre et même prospérer dans des situations qui auraient des effets dévastateurs dans d’autres industries,” conclut Stéphane Chappellier, associé d’EMB en France.

Source : 30 Juin 2009 par Eric Vendin, News-Assurances

mercredi 8 avril 2009

Banques US Insolvables


George Soros est un financier milliardaire américain. Il est devenu célèbre pour ses activités de spéculation sur les devises et ses activités de philanthropie. Il est à l'origine des hedge funds apparus dans les années 1970

Et bien voilà ce que vient de déclarer ce grand spécialiste de la finance mondiale à Reuters Financial Television :

«L'économie américaine va connaître un ralentissement prolongé et ne se redressera pas cette année, tandis que le système bancaire dans son ensemble est fondamentalement insolvable».

Alors que nationaliser les banques est pour lui "hors de question", il a jugé que les tests de résistance menés dans le secteur par le Trésor américain pourraient constituer le prélude à une recapitalisation plus réussie.

Il a cependant averti du danger d'atténuer les règles d'application de la méthode comptable "mark-to-market", ce qui risque de prolonger la vie de banques américaines "zombies".

Soros juge possible une amélioration de la situation économique mondiale en 2010 mais le calendrier dépendra selon lui de la profondeur de la récession.

La Chine sera, à son avis, le premier pays à émerger de la récession, probablement cette année, et elle constituera le fer de lance de la croissance mondiale en 2010.

Il a jugé que les responsables économiques mondiaux "commençaient en vérité à refaire leur retard" sur la crise et dans les efforts pour résoudre les problèmes structurels du système financier.

"Le système avait des défauts fondamentaux et on ne reviendra pas à la situation d'où l'on part", a-t-il estimé.

Concernant les devises, Soros a jugé que le dollar était sous pression et que la monnaie américaine pourrait finalement être remplacée comme devise mondiale de réserve, éventuellement par les Droits de tirage spécial (DTS) du Fonds monétaire international.

Les DTS, un panier de devises composé actuellement de dollars, d'euros, de livres sterling et de yens, ont été créés en 1969 par le FMI en tant que réserve internationale d'actifs.

La Chine a récemment proposé une utilisation accrue des DTS, éventuellement comme devise mondiale de réserve.

"A long terme, avoir une unité internationale de compte autre que le dollar pourrait être un avantage", a estimé Soros.

Il a ajouté que le système ayant permis aux Etats-Unis de dépenser plus qu'ils ne gagnent "prenait fin" et devait être "changé".

AVANTAGE COLOSSAL DE L'EURO

Pour Soros, la crise financière ne peut qu'inciter les Etats utilisant l'euro à ne pas quitter l'union monétaire européenne, surtout si l'on considère les grandes difficultés de certains pays d'Europe de l'Est.

L'euro a offert "un avantage colossal" aux pays qui l'utilisaient, et il est "inenvisageable pour un pays moins performant d'en sortir", a-t-il expliqué.

Même si l'augmentation des ressources du FMI décidée la semaine dernière lors du sommet du G20 à Londres va aider à stabiliser les économies d'Europe de l'Est, certains pays restent dans une situation délicate, a-t-il ajouté, citant les Etats baltes ou encore l'Ukraine qui n'est selon lui pas loin de faire défaut sur sa dette.

Le milliardaire s'est cependant réjoui de voir l'Allemagne, principale économie de la zone euro, davantage prête à venir en aide aux pays en difficulté.

"L'Allemagne, qui était la plus réticente à devenir la source de financement du reste de l'Europe, a reconnu qu'elle aussi avait une responsabilité envers les nouveaux entrants", a-t-il relevé.

Source: Yahoo Actualités / Reuters - Steven C. Johnson, version française Grégory Schwartz et Stanislas Dembinski

jeudi 5 mars 2009

28 % des Stocks de Poissons Surexploités

L'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) a publié, lundi 2 mars, son dernier rapport sur la situation mondiale des pêches et de l'aquaculture. La FAO centralise et rend publiques, tous les deux ans, les données de captures fournies par les pays.

La pêche mondiale a atteint un nouveau record de production en 2006, avec 143,6 millions de tonnes. La croissance repose uniquement sur l'aquaculture, qui représente désormais 47 % du poisson consommé par l'homme. Quelque 110 millions de tonnes sont destinées à l'alimentation humaine, le reste à la nourriture du bétail ou à la fabrication de farine de poisson pour l'aquaculture.

Selon la FAO, environ 28 % des stocks sont surexploités, dont 8 % sont épuisés et 1 % en cours de reconstitution. Environ 52 % sont pleinement exploités, c'est-à-dire "générant des captures dont le volume est proche du seuil d'équilibre, interdisant ainsi toute expansion future". Seuls 20 % sont modérément ou sous-exploités.

"Plus de 80 % des stocks sont pleinement exploités ou surexploités et nécessitent une gestion prudente et efficace, écrivent les auteurs. Le potentiel maximal de prélèvement sur les stocks naturels a probablement été atteint et nécessite une approche davantage contrôlée de la gestion de pêche."

Selon Daniel Pauly, qui a analysé en détail les données de la FAO, la pêche s'est développée, depuis les années 1950, en suivant "trois axes". "En premier lieu, les flottes des pays du Nord ont envahi les mers des pays du Sud", explique le chercheur.

"Le deuxième axe, c'est la descente vers les profondeurs", poursuit-il. Or les espèces des grandes profondeurs vivant longtemps et se reproduisant très lentement, elles sont particulièrement vulnérables.

Le troisième axe est celui de la diversification. "On descend dans la chaîne alimentaire des océans, on pêche des poissons de plus en plus petits, de plus en plus bizarres, qu'on ne pêchait pas auparavant", dit M. Pauly.

Selon le scientifique, les conséquences en chaîne du dérèglement de l'écosystème océanique pourraient être dramatiques si la situation ne change pas : prolifération de méduses et d'algues, multiplication des "zones mortes" (sans oxygène) dans les océans.

Dans son rapport, la FAO met en garde : les pratiques de pêche "responsables" devraient être généralisées. Mais ces recommandations restent dans l'ensemble lettre morte.

Le rapport insiste sur un autre danger : le changement climatique, qui commence à bouleverser la répartition des espèces. "Les espèces d'eaux plus chaudes se retrouvent déplacées vers les pôles en voyant la taille et la productivité de leur habitat se transformer", dit le rapport.

La FAO prévoit que ce phénomène aura des conséquences "considérables" pour les communautés dépendantes économiquement de la pêche. Dans le monde, 43,5 millions de personnes vivent directement de la pêche et de l'aquaculture et 500 millions travaillent dans la filière.

Source : Le Monde.fr - Gaëlle Dupont - Article paru dans l'édition du 04.03.09.

vendredi 27 février 2009

Apres la Crise Financiere, voici la Guerre Civile

La crise économique et financière va-t-elle dégénérer en violentes explosions sociales ? En Europe, aux Etats-Unis ou au Japon, la guerre civile est-elle pour demain ? C'est le pronostic quelque peu affolant que dressent les experts du LEAP/Europe 2020, un groupe de réflexion européen, dans leur dernier bulletin daté de mi-février.

Dans cette édition où il est question que la crise entre, au quatrième trimestre 2009, dans une phase de "dislocation géopolitique mondiale", les experts prévoient un "sauve-qui-peut généralisé" dans les pays frappés par la crise. Cette débandade se conclurait ensuite par des logiques d'affrontements, autrement dit, par des semi-guerres civiles. "Si votre pays ou région est une zone où circulent massivement des armes à feu (parmi les grands pays, seuls les Etats-Unis sont dans ce cas), indique le LEAP, alors le meilleur moyen de faire face à la dislocation est de quitter votre région, si cela est possible."

Selon cette association, formée de contributeurs indépendants issus des milieux politiques et économiques et de professionnels européens de différents secteurs, les zones les plus dangereuses sont celles où le système de protection sociale est le plus faible.

La crise serait ainsi à même de susciter de violentes révoltes populaires dont l'intensité serait aggravée par une libre circulation des armes à feu. L'Amérique latine, mais aussi les Etats-Unis sont les zones les plus à risques. "Il y a 200 millions d'armes à feu en circulation aux Etats-Unis, et la violence sociale s'est déjà manifestée via les gangs", rappelle Franck Biancheri, à la tête de l'association. Les experts du LEAP décèlent d'ailleurs déjà des fuites de populations des Etats-Unis vers l'Europe, "où la dangerosité physique directe restera marginale", selon eux.

FAIRE DES RÉSERVES

Au-delà de ces conflits armés, le LEAP alerte sur les risques de pénuries possibles d'énergie, de nourriture, d'eau, dans les régions dépendantes de l'extérieur pour leur approvisionnement et conseille de faire des réserves. Cette perspective apocalyptique pourrait faire sourire si ce groupe de réflexion n'avait, dès février 2006, prédit avec une exactitude troublante le déclenchement et l'enchaînement de la crise. Il y a trois ans, l'association décrivait ainsi la venue d'une "crise systémique mondiale", initiée par une infection financière globale liée au surendettement américain, suivie de l'effondrement boursier, en particulier en Asie et aux Etats-Unis (de - 50 % à - 20 % en un an), puis de l'éclatement de l'ensemble des bulles immobilières mondiales au Royaume-Uni, en Espagne, en France et dans les pays émergents. Tout cela provoquant une récession en Europe et une "très Grande Dépression" aux Etats-Unis.

Doit-on en conclure que la crise mondiale peut se transformer en guerre mondiale ? "Les pronostics de LEAP sont extrêmes, mais la violence sociale pointe", admet Laurence Boone, économiste chez Barclays.

Reste un espoir, une "dernière chance" selon le LEAP, qui résiderait dans la capacité du G20, qui se réunira le 2 avril à Londres, à arrêter un plan d'action "convaincant et audacieux". Dans ce cas, le monde ne serait toutefois pas tiré d'affaire, puisque les experts ne manquent de rappeler que se profile aussi une sévère crise climatique...

Source : Le Monde.fr - Claire Gatinois - Article paru dans l'édition du 27.02.09.


vendredi 20 février 2009

4° trimestre 2009 : Dislocation Géopolitique Mondiale

Le Laboratoire Européen d'Anticipation Politique (LEAP) est une des meilleures sources d'information politique et économique qui soit. Pour HarmonieTerre elle n'est pas la seule car il est dangereux de confier son savoir à une seule source, cependant c'est une source qui a su démontrer sa fiabilité et la qualité de ses prévisions. Il faut donc lire leur Bulletin (GEAB) avec grand intérêt. Le Monde.fr a d'ailleurs écrit un article intéressant concernant ce bulletin (N ° 32) avec l'avantage sur nous qu'ils ont eu accès au bulletin complet (sur abonnement).

Voici le Communiqué public du GEAB 32 :

Depuis Février 2006, LEAP/E2020 avait estimé que la crise systémique globale se déroulerait selon 4 grandes phases structurantes, à savoir les phases de déclenchement, d'accélération, d'impact et de décantation. Ce processus a bien décrit les évènements jusqu'à aujourd'hui. Mais notre équipe estime dorénavant que l'incapacité des dirigeants mondiaux à prendre la mesure de la crise, caractérisée notamment par leur acharnement depuis plus d'un an à en traiter les conséquences au lieu de s'attaquer radicalement à ses causes, va faire entrer la crise systémique globale dans une cinquième phase à partir du 4° trimestre 2009 : la phase dite de dislocation géopolitique mondiale.

Selon LEAP/E2020, cette nouvelle phase de la crise sera ainsi façonnée par deux phénomènes majeurs organisant les évènements en deux séquences parallèles, à savoir :

A. Deux phénomènes majeurs :
1. La disparition du socle financier (Dollars + Dettes) sur l'ensemble de la planète
2. La fragmentation accélérée des intérêts des principaux acteurs du système global et des grands ensembles mondiaux

B. Deux séquences parallèles :
1. La décomposition rapide de l'ensemble du système international actuel
2. La dislocation stratégique de grands acteurs globaux.

Nous avions espéré que la phase de décantation permettrait aux dirigeants du monde entier de tirer les conséquences de l'effondrement du système qui organise la planète depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale. Hélas, à ce stade, il n'est plus vraiment permis d'être optimiste en la matière (1). Aux Etats-Unis comme en Europe, en Chine ou au Japon, les dirigeants persistent à faire comme si le système global en question était seulement victime d'une panne passagère et qu'il suffisait d'y ajouter quantité de carburants (liquidités) et autres ingrédients (baisse de taux, achats d'actifs toxiques, plans de relance des industries en quasi-faillite,…) pour faire repartir la machine. Or, et c'est bien le sens du terme de « crise systémique globale » créé par LEAP/E2020 dès Février 2006, le système global est désormais hors d'usage. Il faut en reconstruire un nouveau au lieu de s'acharner à sauver ce qui ne peut plus l'être.


Evolution des commandes à l’industrie au cours du 4° trimestre 2008
(Japon, Etats-Unis, zone Euro, Royaume-Uni, Chine, Inde) - Sources : MarketOracle / JPMorgan

L'Histoire n'étant pas particulièrement patiente, cette cinquième phase de la crise va donc entamer ce processus de reconstruction mais de manière brutale, par la dislocation complète du système préexistant. Et les deux séquences parallèles, décrites dans ce GEAB N°32, qui vont organiser les évènements promettent d'être particulièrement tragiques pour plusieurs grands acteurs mondiaux.

Selon LEAP/E2020, il ne reste plus qu'une toute petite fenêtre de tir pour tenter d'éviter le pire, à savoir les quatre mois à venir, d'ici l'été 2009. Très concrètement, le Sommet du G20 d'Avril 2009 constitue selon notre équipe la dernière chance pour réorienter de manière constructive les forces en action, c'est-à-dire avant que la séquence cessation de paiement du Royaume-uni, puis des Etats-Unis ne se mette en branle (2). Faute de quoi, ils perdront tout contrôle sur les évènements (3), y compris, pour nombre d'entre eux, dans leurs propres pays, tandis que la planète entrera dans cette phase de dislocation géopolitique à la manière d'un « bateau ivre ». A l'issue de cette phase de dislocation géopolitique, le monde risque de ressembler à l'Europe de 1913 plus qu'à la planète de 2007.

Ainsi, à force de tenter de porter sur leurs épaules le poids toujours croissant de la crise en cours, la plupart des Etats concernés, y compris les plus puissants, ne se sont pas rendu compte qu'ils étaient en train d'organiser leur propre écrasement sous le poids de l'Histoire, oubliant qu'ils n'étaient que des constructions humaines, ne survivant que parce que l'intérêt du plus grand nombre s'y retrouvait. Dans ce numéro 32 du GEAB, LEAP/E2020 a donc choisi d'anticiper les conséquences de cette phase de dislocation géopolitique sur les Etats-Unis et l'UE.


Evolution de la base monétaire des Etats-Unis - (12/2002 – 12/2008)
Source US Federal Reserve / DollarDaze

Il est donc temps pour les personnes comme pour les acteurs socio-économiques de se préparer à affronter une période très difficile qui va voir des pans entiers de nos sociétés telles qu'on les connaît être fortement affectés (4), voire tout simplement disparaître provisoirement ou même dans certains cas durablement. Ainsi, la rupture du système monétaire mondial au cours de l'été 2009 va non seulement entraîner un effondrement du Dollar US (et de la valeur de tous les actifs libellés en USD), mais il va aussi induire par contagion psychologique une perte de confiance généralisée dans les monnaies fiduciaires. C'est à tout cela que s'attachent les recommandations de ce GEAB N°32.

Last but not least, notre équipe considère désormais que ce sont les entités politiques (5) les plus monolithiques, les plus « impériales », qui vont être les plus gravement bouleversées au cours de cette cinquième phase de la crise. La dislocation géopolitique va ainsi s'appliquer à des états qui vont connaître une véritable dislocation stratégique remettant en cause leur intégrité territoriale et l'ensemble de leurs zones d'influences dans le monde. D'autres états, en conséquence, seront projetés brutalement hors de situations protégées pour plonger dans des chaos régionaux.

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Notes:

(1) Barack Obama comme Nicolas Sarkozy ou Gordon Brown passent leur temps à invoquer la dimension historique de la crise pour mieux cacher leur incompréhension de sa nature et tenter de se dédouaner à l'avance de l'échec de leurs politiques. Quant aux autres, ils préfèrent se persuader que tout cela se règlera comme un problème technique un peu plus grave que d'habitude. Et tout ce petit monde continue à jouer selon les règles qu'ils connaissent depuis des décennies, sans se rendre compte que le jeu est en train de disparaître sous leurs yeux.

(2) Voir GEAB précédents.

(3) En fait il est même probable que le G20 aura des difficultés croissantes à tout simplement pouvoir se réunir, sur fond de « chacun pour soi ».

(4) Source : New York Times, 14/02/2009

(5) Et cela nous paraît vrai également pour les entreprises.

Source : LEAP / E2020 - GEAB N°32

lundi 16 février 2009

Fonte des Glaciers et Sécheresse s'accélèrent en Bolivie

Bolivie - Le volume des glaciers de la Cordillère Royale a fortement diminué depuis 1975. Cette perte s'est essentiellement produite entre 1975 et 2006 et, si elle se poursuit dans le futur, pourrait largement impacter les ressources en eau en Bolivie au cours de la saison sèche.

Grâce à une méthodologie basée sur des photographies aériennes réalisées de 1963 à aujourd'hui, les chercheurs ont dépassé les habituelles recherches axées sur la longueur des glaciers et déterminé les variations de volume de 21 glaciers. Situés principalement entre 4 800 et 6 000 mètres d'altitude, ces derniers constituent de précieux indicateurs climatiques et jouent un rôle significatif sur le débit des rivières en saison sèche.

Les chercheurs de l'IRD, du CNRS et de l'université Joseph Fourier de Grenoble ont tout d'abord reconstitué sur les 50 dernières années les variations de volume de 21 glaciers de la Cordillère Royale à partir de l'exploitation minutieuse de photographies aériennes prises en 1963, 1975, 1983, 1997 et 2006. Ces variations, plus difficiles à quantifier que la mesure de longueur d'un glacier, constituent de bien meilleurs indicateurs climatiques. Or, les débits des rivières en aval des glaciers sont dépendants des variations de volume - et non de longueur - des glaciers.

Les scientifiques ont pu conclure que le volume de ces glaciers a peu varié entre 1963 et 1975 mais, en revanche, que ces derniers ont perdu 43 % de leur volume entre 1975 et 2006.

Or, certains de ces glaciers alimentent indirectement en eau potable la ville de La Paz, capitale administrative du pays. La poursuite de leur perte de volume pourrait à terme poser des problèmes essentiels de ressources en eau pour la capitale de la Bolivie, notamment en saison sèche.

Source : Yahoo Actualités, Maxisciences

jeudi 12 février 2009

«Herbe», Road Movie Paysan


Au cœur de la Bretagne paysanne, deux visions du métier d’éleveur laitier se confrontent.

Alors que des Hommes se sont engagés depuis plusieurs années dans une agriculture autonome, durable et performante, le courant majoritaire de la profession reste inscrit dans un modèle de production industriel, fortement dépendant des groupes agricoles et agro-alimentaires…

Bande Annonce



Film : Français
Genre : Documentaire
Année de production : 2008
Sortie en Salle : 18 Février 2009
Durée : 76 min.
Réalisé par
: Matthieu Levain et Olivier Porte
Site Officiel : http://www.herbe-lefilm.com

vendredi 6 février 2009

Chine : Pire Sécheresse depuis 50 ans

La Chine connaît la pire sécheresse depuis cinquante ans, surtout dans les huit provinces productrices de blé du nord du pays, a averti le gouvernement.

Plus de 4 millions de personnes n'ont plus d'eau potable. La crise atteint le niveau d'alerte deux, a précisé jeudi le service de l'Etat chargé du contrôle des inondations et des secours en cas de sécheresse.

Le bureau prend donc en main l'approvisionnement en eau de la région, avec un budget de 400 millions de yuans (45,8 millions d'euros) qui permettra de mobiliser les chemins de fer et l'aviation civile. Les niveaux de pluies se situent entre 50 et 80% en dessous de la normale dans les régions du nord du pays.

La sécheresse s'étend sur 10,33 millions d'hectares et les récoltes de blé sont menacées dans les huit provinces du Hebei, du Shanxi, de l'Anhui, du Jiangsu, du Henan, du Shandong, du Shaanxi et du Gansu. Deux millions de têtes de bétail sont aussi privées d'eau potable.

Source : AP, Yahoo Actualités

lundi 26 janvier 2009

Evènements Climatiques Majeurs 2008 au Canada

Deuxième plus grand pays du monde, couvrant près de 10 000 000 km², le Canada a très certainement un des climats les plus diversifiés de la planète, et peut être aussi un des plus spectaculaires. Durant l’année 2008, vague de froid, chutes de neige records, tornades, inondations, ont rythmé la vie des habitants de ce pays gigantesque. Comme chaque année (voir l'année 2006), le Ministère de l’Environnement Canadien a dressé la liste des dix événements climatiques les plus marquants de l’année.

Arrivent en tête de ce palmarès original, les pluies interminables de l’été qui ont touché tout le Sud-Est du pays. Près de 500 mm de pluie sont tombés, faisant de l’été 2008 le deuxième été le plus pluvieux des 65 dernières années, de surcroît, ponctué d’importantes tempêtes de grêle dévastatrices pour les récoltes et les vergers dans tout le pays.

Au même moment, dans le Nord, c’est le dégel en Arctique qui battait des records. Au mois août, le taux de fonte de la glace de mer a été le plus élevé jamais enregistré, la glace reculant à un rythme de 84 686 kilomètres carrés par jour, comparativement à 63 191 kilomètres carrés l’année précédente.

L’hiver 2007-2008 restera lui aussi dans les mémoires. Il a été parmi les plus longs et les plus enneigés que les Canadiens aient connus, avec près de 5 mètres de neige à Québec, plus de 3 mètres à Montréal.



Dans le Nord, ce sont des records de températures qui marquèrent les esprits. Avec une température minimale de -36 °C, le 14 décembre, il faisait plus froid à Edmonton qu’au pôle Nord. Dans les Prairies, le 29 janvier, on enregistrait l’impensable température de -59 °C.

Si le printemps s’est voulu plus clément, il n’a pas été vraiment paisible pour tout le monde. La rivière Saint Jean, dans l’Est, a connu une crue comme on n’en avait pas vu depuis 35 ans, poussant près de 1 000 résidents à quitter leur maison.

Les habitants de la côte Est, quant à eux, ont vu passer une série exceptionnelle d’ouragans. D’Arthur à Paloma, 16 tempêtes baptisées se sont formées dans le bassin de l’Atlantique durant la saison 2008.

Source : Elisabeth Leciak, Univers-Nature.com

vendredi 23 janvier 2009

Chine - Grippe aviaire : 3 morts depuis le 1er Janvier

L’année 2009 s’annonce sous de sombres auspices pour la Chine. Pour preuve, mardi matin, un jeune étudiant de 16 ans, dénommé Wu, succombait au virus H5N1 de la grippe aviaire dans la province du Hunan (centre-Sud du pays). Or, ce jeune homme n’est malheureusement pas la première victime du virus recensée au sein de l’Etat chinois depuis le passage à la nouvelle année. En effet, deux autres cas de décès humains consécutifs à la contraction de la grippe aviaire ont déjà été enregistrés depuis début 2009. Ils concerneraient une jeune femme de 19 ans, nommée Huang Yanqing, morte samedi dernier dans la province de Shandong (Est du pays), ainsi qu’une autre femme de 27 ans, répondant au nom de Zhang, décédée dans le district de Chaoyang, à Pékin, le 5 janvier.

Point commun aux trois victimes, toutes ont été en contact avec des volailles avant de développer les symptômes de la maladie. Ce constat laisse planer un danger réel d’épidémie sur la Chine, laquelle s’avère être une grande consommatrice de volailles pour répondre aux besoins de sa population démesurée. Des craintes encore exacerbées alors qu’approchent à grands pas les festivités organisées à l’occasion du Nouvel An chinois. Générant simultanément un pic élevé de consommation de volailles ainsi que de considérables déplacements à travers le pays, ce dernier accroît nettement les risques de voir se développer une vague épidémique.

Source : Univers-nature.com, Cécile Cassier, 21 janvier 2009

mercredi 21 janvier 2009

Obésité: nouveau fléau des pays émergents

L'obésité devient un problème de santé publique dans les pays émergents Dans les grandes villes chinoises, un adolescent sur cinq en souffre déjà. Un Thaïlandais sur dix pourrait en être atteint en 2025, et elle ne cesse d'augmenter en Inde : dans tous les pays émergents d'Asie, l'obésité gagne du terrain.

La faute, principalement, à Pizza Hut, KFC, McDonald's et autres fast-foods aux stratégies agressives et aux prix imbattables. Selon une enquête menée en 2006 par le cabinet de recherche en marketing AC Nielsen auprès d'un échantillon de 14 000 adultes dans 28 pays, 30 % des Asiatiques pratiquent ce mode de restauration rapide au moins une fois par semaine. Soit presque autant que les Américains (33 %), avec un taux record pour la Thaïlande et la Malaisie (46 % et 59 %).

L'évolution de l'obésité, reconnue comme une maladie en 1997 par l'Organisation mondiale de la santé (OMS), est particulièrement alarmante en Chine : le surpoids y concerne désormais près du quart de la population, et devient un véritable problème de santé publique. Selon différentes enquêtes, le pays le plus peuplé du monde compterait aujourd'hui plus de 200 millions de personnes en surpoids et 90 millions d'obèses. Soit une augmentation respective de 39 % et 97 % par rapport à 1992.

Le phénomène concerne particulièrement les jeunes. Une récente étude, menée sur une cohorte de 80 000 enfants vivant en milieu urbain, a mis en évidence une croissance de 156 % du nombre d'obèses entre 1996 et 2006. Et le ministère chinois de la santé publique a confirmé, en novembre 2008, à l'occasion de la deuxième Journée mondiale du diabète de l'ONU, que le nombre d'enfants et d'adolescents diabétiques ne cesse d'augmenter dans les grandes villes chinoises.

Si la prévalence de l'obésité en Chine reste encore inférieure à celle des Etats-Unis, de la Grande-Bretagne, de l'Egypte ou du Mexique, c'est dans ce pays, désormais, que son incidence est la plus forte. Selon une étude, publiée en juillet-août 2008 dans le journal Health Affairs par le professeur de nutrition américain Barry Popkin (université de Caroline du Nord), la proportion de Chinois mâles adultes en surpoids augmente chaque année d'environ 1,2 % depuis dix ans. Si rien n'est fait pour ralentir ce rythme, leur nombre aura doublé en 2028.

Alors que l'OMS estimait, en 2007, le coût total de l'obésité à 2,1 % du produit intérieur brut (PIB) chinois, il est à craindre que les maladies chroniques (diabète, hypertension, maladies cardio-vasculaires) et les coûts de santé associés continuent d'augmenter de manière significative, confrontant le système sanitaire chinois à un nouveau défi.

Explosion des supermarchés et des fast-foods, augmentation de la consommation de protéines animales, développement du travail sédentaire et du parc automobile : les raisons du surpoids sont les mêmes dans tous les pays à forte croissance, où la hausse du pouvoir d'achat a bouleversé les modes de vie. L'obésité s'installe lorsque les gens consomment plus d'énergie qu'ils n'en dépensent, soit en mangeant trop, soit en faisant trop peu d'exercice physique.

"Quelle que soit la région du monde où elle se développe, l'obésité est toujours liée à un phénomène de transition économique et nutritionnelle. Les populations qui en sont victimes passent soudain d'un mode d'alimentation traditionnel, parfois ancré dans la culture depuis des siècles, à un modèle en évolution rapide où l'alimentation est plus importante quantitativement et plus riche en calories", souligne le professeur Arnaud Basdevant, chef du service de nutrition à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière, à Paris.

DIABÈTE ET HYPERTENSION

Avant de poser un problème de santé publique, cette évolution, rappelle-t-il, est d'abord une bonne nouvelle, puisqu'elle traduit une amélioration générale du niveau de vie des populations. Mais la médaille a son revers. "On commence à s'apercevoir que l'obésité est d'autant plus dangereuse pour la santé qu'elle touche des populations ayant auparavant souffert de la faim ou de la malnutrition", précise M. Basdevant.

On ne sait pas encore pourquoi, mais le constat est net : en Asie comme en Amérique latine ou en Afrique, partout où les populations ont connu des carences nutritives graves, l'impact du diabète et de l'hypertension chez les personnes en surpoids survient plus rapidement que dans les populations occidentales. Comme si les privations séculaires étaient suivies d'une capacité accrue de stockage des graisses.

Que peuvent faire les pays émergents pour lutter contre ce fléau ? Il y a deux mois, Pékin a lancé une campagne d'information visant à sensibiliser le public à la prévention du diabète, et l'on voit apparaître dans le pays des centres médicaux spécialisés dans le traitement de l'obésité.

Mais la lutte contre cette maladie urbaine est encore loin d'être une priorité pour les dirigeants chinois, qui ont bien d'autres problèmes de développement à régler dans les zones rurales. Il en va de même en Inde, où l'excès d'embonpoint des plus riches (5 % de la population, selon une étude datant de 2007) côtoie la malnutrition des plus pauvres. La preuve : le site Internet le plus visité sur le thème de l'obésité n'y est ni préventif ni médical. C'est un site de rencontre, qui propose aux millions d'hommes et de femmes en surpoids de trouver l'âme soeur.


Référence: Catherine Vincent, Le Monde.fr, Article paru dans l'édition du 18.01.09



En Occident, les plus pauvres sont les plus gros

Problème de riches dans les pays pauvres, problème de pauvres dans les pays riches : aux Etats-Unis, où la prévalence de l'obésité a plus que triplé depuis quarante ans, les adolescents californiens issus des milieux défavorisés ont presque trois fois plus de risques d'être touchés que les adolescents de milieux aisés.

Un récent rapport du Centre de recherche sur les politiques de santé de l'Université de Californie-Los Angeles (UCLA) montre que, dans cet Etat qui compte 480 000 adolescents obèses, la maladie concerne 21 % de ceux dont les familles ont un revenu annuel inférieur à 19 971 dollars (pour une famille de 4), et seulement 8 % des adolescents issus de familles aux revenus supérieurs à 59 913 dollars pour 4.

Dans les communautés les plus pauvres, les auteurs notent une augmentation constante de la consommation de boissons gazeuses sucrées et de "fast-food", associée à une diminution du nombre des repas pris en famille et de l'activité sportive.



LEXIQUE

Surpoids et l'obésité

Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), "le se définissent comme une accumulation anormale ou excessive de graisse corporelle qui peut nuire à la santé".

L'INDICE DE MASSE CORPORELLE (IMC).

C'est une mesure du poids par rapport à la taille couramment utilisée pour estimer le surpoids et l'obésité chez les adultes. Il correspond au poids divisé par le carré de la taille, exprimé en kg/m2. L'OMS définit le surpoids comme un IMC égal ou supérieur à 25 et l'obésité comme un IMC égal ou supérieur à 30.

Un IMC élevé est un important facteur de risque de maladies chroniques comme les maladies cardio-vasculaires, le diabète, les troubles musculo- squelettiques (en particulier l'arthrose) et certains cancers.

CHIFFRES

1,6 MILLIARD.

D'après les estimations de l'OMS pour 2005, c'est le nombre d'adultes, âgés de 15 ans et plus, qui présentaient un surpoids dans le monde. A cette même date, 400 millions étaient obèses.

2,3 MILLIARDS.

Il s'agit du nombre d'adultes qui seront en surpoids en 2015, selon l'OMS, dont 700 millions d'obèses.



lundi 29 décembre 2008

Intempéries 2008 : 200 milliards de dollars

FRANCFORT (Reuters) - Le total des coûts financiers associés aux catastrophes naturelles qui auront marqué 2008 atteindra environ 200 milliards de dollars, le troisième bilan annuel le plus élevé, selon des estimations publiées par Munich Re.

Le numéro un mondial de la réassurance par le chiffre d'affaires indique, selon un extrait de son rapport annuel sur les catastrophes naturelles, que les pertes totales de 2008 seront plus de deux fois plus lourdes qu'en 2007.

Deux seules années auront été plus coûteuses, 2005 avec une facture record de 232 milliards de dollars, et 1995, année du tremblement de terre de Kobé au Japon. Le bilan économique des catastrophes de ces deux années-là est ajusté de l'inflation.

Les pertes assurées - couvertes par les compagnies d'assurance et de réassurance - ont grimpé quant à elles en 2008, selon les estimations de Munich Re, de 50% environ par rapport à 2007 pour atteindre 45 milliards de dollars, juste en dessous des 50 milliards déboursés par le secteur en 2005.

Pour les pertes assurées, l'ouragan Ike a été l'évènement le plus coûteux de l'année qui s'achève.

En ce qui concerne le bilan humain, l'Asie est restée cette année le continent le plus frappé, avec au moins 200.000 morts à cause du cyclone Nargis qui a balayé la Birmanie, tandis qu'au moins 70.000 personnes ont perdu la vie dans le tremblement de terre du Sichuan, en Chine.

Munich Re a ajouté que l'année 2008 n'avait pas échappé à la tendance long terme observée actuellement, à savoir des aléas climatiques extrêmes de plus en plus fréquents, suivis de catastrophes naturelles de plus en plus destructrices.

"Dans le débat international, nous, en tant qu'entreprise, appelons à des règles effectives et contraignantes sur les émissions de CO2 afin que le changement climatique soit freiné et que les générations futures n'aient pas à vivre avec des scénarios météorologiques difficiles à contrôler", conclut Torsten Jeworrek, membre du directoire de Munich Re, dans un communiqué.

Source : Reuters, Tyler Sitte, version française Gilles Guillaume, UsineNouvelles.com

vendredi 28 novembre 2008

Vraie découverte scientifique: Solution au Cancer

Avoir «l'Intime Conviction» que les cancers ont un lien avec notre alimentation, les pesticides et tout ce qui s'en suit est une bonne chose.

Mais si vous avez le désir d'aider votre prochain vous ne pouvez compter sur cette intime conviction pour convaincre. Pour cela, il faut des arguments, des vrais, des faits scientifiques et tout et tout!

Et bien voilà ce que je vous apporte aujourd'hui. De quoi comprendre comment, en changeant un tout petit peu vos habitudes alimentaires, vous pouvez éviter d'avoir un cancer ou en tout cas en diminuer très fortement la probabilité.

Pourquoi donc nos grands-pères fumeurs mourraient à 80 ans en pleine forme alors que les adultes d'aujourd'hui font un cancer du poumon sans même fumer ?

La raison principale est la multiplication des facteurs cancérigènes dans notre vie quotidienne.

Par exemple : 21 des 22 agents cancérigènes du poumon reconnus par le Centre International de Recherche sur le Cancer (CIRC) ont pu être détectés sur les lieux de travail. Et une étude récente américaine a prouvé que le Nord américain moyen, dans la fleur de l'âge, non fumeur, a une moyenne de 53 cancérogènes dans le corps (source: ACSM).

Alors comment combattre efficacement ces agressions ?

Regardez cette interview de Guy Dauncey, conférencier et co-auteur avec Liz Armstrong de « Cancer, 101 Solutions à une Épidémie évitable »

(Merci à BioBee pour le sous-titrage)

jeudi 27 novembre 2008

Risque plus élevé de Cancers de la lymphe chez les Agriculteurs

Les agriculteurs exposés à certains pesticides présentent selon toute vraisemblance un risque plus élève de développer un cancer du système lymphatique (lymphome), indiquent plusieurs études. Une altération d'un chromosome, première étape vers la cancérisation de cellules lymphocytaires, serait particulièrement fréquente dans cette population.

pesticideC'est ce que montrent les travaux présentes, le 7 novembre à Marseille, par Bertrand Nadel et Sandrine Roulland (centre d'immunologie de Marseille-Luminy), lors d'un colloque sur les hémopathies malignes (cancers des cellules sanguines) organisé par le cancéropole Provence-Alpes-Cote d'Azur. Le lymphome dit "folliculaire" (LF) est "un des cancers les plus fréquents et l'une des principales causes de mortalité par cancer", explique Bertrand Nadel. On dénombre 17 000 nouveaux cas par an de cancers lymphoïdes en France.

Le premier évènement du processus cancéreux est une cassure chromosomique. La portion séparée du chromosome 18 va se fixer sur le chromosome 14. C'est ce que l'on appelle une translocation. "Chez la plupart des gens, cette translocation est présente dans une cellule sur un million, indique M. Nadel. Nous avons montre dans une étude récente que dans certains groupes d'individus et notamment des agriculteurs exposés à des facteurs environnementaux, dont des pesticides connus pour pouvoir provoquer ce genre de cassure, la translocation entre les chromosomes 18 et 14 est mille fois plus fréquente. Les cellules lymphocytaires affectées sont très similaires à des cellules précoces du LF."

LEUCEMIE ET INSECTICIDES

Une autre étude menée dans plusieurs régions de France conforte ces résultats. Dans un article publie en ligne le 18 novembre dans la revue Occupational and Environmental Medicine, l'équipe dirigée par Jacqueline Clavel (Inserm U 754) indique que les expositions professionnelles aux pesticides pourraient etre impliquées dans plusieurs hémopathies malignes, dont la maladie de Hodgkin et le myélome multiple. Leurs analyses mettent en évidence une association entre le lymphome de Hodgkin et les expositions aux fongicides triazoles et aux herbicides dérivés de l'urée, de même qu'entre une forme de leucémie, dite "a tricholeuycocytes", et les insecticides organochlorés et a différents herbicides. A l'inverse, il n'a pas été établi de relation significative dans le cas des lymphomes non hodgkiniens.

Ressources : Paul Benkimoun, édition du «Monde» du 28.11.08
Ressources : Article source en anglais