COURSE, MARCHE ET ROULE POUR LA PRÉVENTION DU CANCER
par Suzanne Elston
« Le Cancer peut être vaincu » — c'est le slogan connu. Durant des années, il a servi de réclame dans toutes les campagnes contre le cancer, et a permis d'amasser des milliards de dollars. Les compagnies et laboratoires, des organismes gouvernementaux et non gouvernementaux se sont unies pour ce rêve de victoire sur le cancer. La Journée Terry Fox, la Course à la vie et autres ont fait des levées de fonds en vue de cette victoire sur le cancer. Mais des critiques reprochent à ces commanditaires d'être en partie responsables de la propagation du cancer. Noranda, Inco, et Falconbridge, gros donateurs de la Société canadienne du Cancer, sont aussi de grands pollueurs qui rejettent des substances cancérogènes dans l'environnement.
Ces derniers temps, des gens ont commencé à questionner ce genre de pacte avec le diable et veulent que le combat contre le cancer ne soit primordial. Menés par des survivants du cancer et de gens reliés à santé et à un ennvironnement sain et alimentés par des personnes d'expérience, ils disent que le cancer peut être évité.
De plus en plus, la science est de leur côté. Nous savons que l'hérédité peut être cause de dix pour cent des cancers. Les autres 90 pour cent proviennent des facteurs environnementaux ou de condition de vie. Mais les sources directes environnementales, comme la cigarette et l'exposition à des effets cancérigènes comme l'amiante et les rayons ultraviolets comptent pour près de la moitié de ces cancers.
Ceux qui luttent pour la prévention du cancer croient que le reste des maladies sont causés par ce bouillon toxique de contaminants environnementaux. Par exemple, alors que l'usage du tabac est la cause la plus fréquente du cancer du poumon, 21 des 22 agents cancérigènes du poumon reconnus par le Centre International de Recherche sur le Cancer (CIRC) ont pu être détectés sur les lieux de travail. Et une etude récente américaine a prouvé que le Nord américain moyen, dans la fleur de l'âge, non fumeur, a une moyenne de 53 cancérogènes dans le corps. (Le « Environmental Working Group » a récemment publié une étude sur 167 produits chimiques trouvés dans un test de groupe d'adultes. Des nouvelles foudroyantes. Voir
Le problème, c'est l'argent. Le cynisme, c'est que la plus grande partie des fonds amassés pour la recherche sur le cancer nous vient des fabricants de médicaments qui sont, par hasard, bénéficient des traitements continus. Alors, lorsque nous versons des milliards pour soigner le cancer, moins de cinq pour cent de nos fonds de recherche annuels est dépensé pour la prévention. Au printemps 2004, Liz Armstrong, Sarah Debec et Lorette Michaud ont organisé la Première Fête annuelle du « Course, Marche et Roule pour la Prévention du Cancer ». Sous l'égide du 30ème Fin de semaine des courses de la capital, l'événement a eu lieu à Ottawa, du 28 au 30 mai afin de lever des fonds pour instruire tous les Canadiens — y compris nos dirigeants politiques — pour qu'ils sachent et notent tout sur la prévention du cancer. Le but était d'avoir 100 participantes, chacune avec 2 000$ en commandite pour un total de 200 000$ pour une première année. Mais elles n'ont eu que 50 personnes et amassé près de 50 000$ — pas si mal pour une première et c'est très encourageant pour 2005. Le Fin de semaine des courses a lieu le dernier de mai (cette année, 27 au 29 mai) et sera ouvert à tous : du vrai marathon (42km), demi marathon (21km), de courses de 10km et de 5km, de marches de 10km et 5km, marathon complet et semi marathon pour fauteuils roulants, et plein et demi marathon sur roues alignées. Le terrain est plat (bon pour les débutants et les marcheurs) et des milliers d'Outaouais s'attendent tout le long du parcours pour encourager les participants. D'après l'organisatrice Armstrong, c'est une ambiance de grand secours et de grande cordialité.
Des argents amassés en 2004 et 2005 seront attribués à la recherche, écriture et promotion d'un livre sur la prévention du cancer intitulé « Cancer 101 : les Solutions à une Épidémie évitable » par Liz Armstrong et Guy Dauncey. D'autres sommes seront employées pour la Coalition de la Prévention du Cancer Saunders-Matthey en relation avec groupes de travail, d'environnement, de santé et de citoyens, afin de préparer une importante congrès sur la prévention du cancer au printemps ou à l'automne 2006. La Course, Marche et Roule pour la Prévention du Cancer n'est pas le seul événement qui met l'accent sur la prévention. À Long Island, un groupe d'adeptes s'est formé il y a quelques années pour mettre sur pied chaque année leur « Marche Prévenir c'est guérir ». C'est cette initiative qui a motivé Action Cancer du Sein de Montréal de commanditer la Marche annuelle qui a débuté en 2002 et s'est répétée pour sa troisième année le 17 octobre 2004.
Les femmes qui courent ou marchent régulièrement ont moins de risques d'avoir un cancer du sein ou d'en connaître une recrudescence. Le moyen d'instaurer la marche et la course pourrait promouvoir le besoin de prévention du cancer avant qu'il ne frappe.
Cet article est tiré de la chronique hebdomadaire de « Your Earth », écrit par Suzanne Elston et publié dans plusieurs journaux du Grand Toronto. L'article a débuté en février 2004 et a été mis à jour par Janine O' Leary Cobb (avec permission), et avec les informations supplémentaires fournies par Liz Armstrong. Quiconque serait intéressé à participer en 2005 à la Course, marche et roule pour la prévention du cancer devrait contacter Liz Armstrong à liz@ican.net.
Bulletin de l'ACSM