Et bien voilà ce que vient de déclarer ce grand spécialiste de la finance mondiale à Reuters Financial Television :
«L'économie américaine va connaître un ralentissement prolongé et ne se redressera pas cette année, tandis que le système bancaire dans son ensemble est fondamentalement insolvable».
Alors que nationaliser les banques est pour lui "hors de question", il a jugé que les tests de résistance menés dans le secteur par le Trésor américain pourraient constituer le prélude à une recapitalisation plus réussie.
Il a cependant averti du danger d'atténuer les règles d'application de la méthode comptable "mark-to-market", ce qui risque de prolonger la vie de banques américaines "zombies".
Soros juge possible une amélioration de la situation économique mondiale en 2010 mais le calendrier dépendra selon lui de la profondeur de la récession.
La Chine sera, à son avis, le premier pays à émerger de la récession, probablement cette année, et elle constituera le fer de lance de la croissance mondiale en 2010.
Il a jugé que les responsables économiques mondiaux "commençaient en vérité à refaire leur retard" sur la crise et dans les efforts pour résoudre les problèmes structurels du système financier.
"Le système avait des défauts fondamentaux et on ne reviendra pas à la situation d'où l'on part", a-t-il estimé.
Concernant les devises, Soros a jugé que le dollar était sous pression et que la monnaie américaine pourrait finalement être remplacée comme devise mondiale de réserve, éventuellement par les Droits de tirage spécial (DTS) du Fonds monétaire international.
Les DTS, un panier de devises composé actuellement de dollars, d'euros, de livres sterling et de yens, ont été créés en 1969 par le FMI en tant que réserve internationale d'actifs.
La Chine a récemment proposé une utilisation accrue des DTS, éventuellement comme devise mondiale de réserve.
"A long terme, avoir une unité internationale de compte autre que le dollar pourrait être un avantage", a estimé Soros.
Il a ajouté que le système ayant permis aux Etats-Unis de dépenser plus qu'ils ne gagnent "prenait fin" et devait être "changé".
AVANTAGE COLOSSAL DE L'EURO
Pour Soros, la crise financière ne peut qu'inciter les Etats utilisant l'euro à ne pas quitter l'union monétaire européenne, surtout si l'on considère les grandes difficultés de certains pays d'Europe de l'Est.
L'euro a offert "un avantage colossal" aux pays qui l'utilisaient, et il est "inenvisageable pour un pays moins performant d'en sortir", a-t-il expliqué.
Même si l'augmentation des ressources du FMI décidée la semaine dernière lors du sommet du G20 à Londres va aider à stabiliser les économies d'Europe de l'Est, certains pays restent dans une situation délicate, a-t-il ajouté, citant les Etats baltes ou encore l'Ukraine qui n'est selon lui pas loin de faire défaut sur sa dette.
Le milliardaire s'est cependant réjoui de voir l'Allemagne, principale économie de la zone euro, davantage prête à venir en aide aux pays en difficulté.
"L'Allemagne, qui était la plus réticente à devenir la source de financement du reste de l'Europe, a reconnu qu'elle aussi avait une responsabilité envers les nouveaux entrants", a-t-il relevé.
Source: Yahoo Actualités / Reuters - Steven C. Johnson, version française Grégory Schwartz et Stanislas Dembinski
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