mardi 30 juin 2009

Royaume-Uni : pire Récession depuis 1958

La récession britannique est encore plus profonde qu'on ne le pensait jusqu'ici : les statistiques publiées mardi 30 juin indiquent que le produit intérieur brut (PIB) a connu en début d'année sa pire contraction trimestrielle depuis plus d'un demi-siècle.

Au premier trimestre, le PIB a perdu par rapport au trimestre précédent non pas 1,9 % comme précédemment estimé, mais 2,4 %, selon les chiffres définitifs de l'Office des statistiques nationales (ONS). Soit "la plus forte contraction depuis le deuxième trimestre 1958", a souligné l'institut. Sur un an, la chute du PIB atteint non pas 4,1 %, mais 4,9 %, soit le pire résultat depuis que l'ONS a commencé le calcul de cette statistique, en 1948. Les économistes s'attendaient certes à une révision à la baisse, mais cantonnée à 2,2 % sur le trimestre, et à 4,4 % sur un an. S'ils avaient anticipé la chute de l'activité dans le BTP (- 6,9 % sur le trimestre), ils avaient sous-évaluée celle des services (- 1,6 %).UNE RÉCESSION DÉBUTÉE DÈS LE DEUXIÈME TRIMESTRE 2008

Par ailleurs, les chiffres de la balance des paiements montrent que le déficit au premier trimestre s'élève à 8,54 milliards de livres (10,05 milliards d'euros), alors que les analystes tablaient sur 6,8 milliards de livres. Enfin, le PIB pour le deuxième trimestre 2008, jusqu'ici estimé stable, a en fait baissé de 0,1 %. Ce qui conduit à avancer la date de l'entrée en récession, auparavant fixée au troisième trimestre.

Ces différents chiffres renforcent les craintes d'une reprise beaucoup plus lente et difficile que prévu par le gouvernement. Ce qui ne fait pas les affaires du premier ministre, Gordon Brown, déjà affaibli par les mauvais résultats de son parti aux européennes et le récent remaniement. Alors qu'il annonçait lundi aux députés des mesures et investissements se voulant ambitieux, l'OCDE a prédit une stagnation du PIB britannique en 2010 et adressé une mise en garde contre le dérapage inquiétant des finances publiques.

Ce qu'en disent les économistes

Howard Archer, chef économiste pour le Royaume-Uni du cabinet IHS Global Insight, a jugé les données de l'ONS "choquantes". Selon lui, l'économie va alterner entre faible contraction et faible croissance jusqu'à l'an prochain, et la Banque d'Angleterre sera forcée de gonfler encore la masse monétaire (via ses rachats d'actifs), au moins jusqu'au plafond de 150 milliards de livres autorisé par le gouvernement, et de maintenir ses taux au niveau bas historique de 0,5 % jusqu'en 2010. James Knightley, d'ING, s'est voulu un peu plus optimiste : soulignant l'amélioration de la confiance des ménages britanniques, et la hausse de 0,9 % des prix immobiliers en juin, il a espéré un PIB stable ou positif au second semestre. - (Avec AFP.)

Source : LEMONDE.FR avec AFP et Reuters | 30.06.09

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